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La transition numérique est un défi de taille pour de nombreux secteurs d’activités et le secteur manufacturier n’y fait pas exception. Dans un environnement mondial en constante évolution, les entreprises doivent adopter les technologies numériques pour rester concurrentielles et prospères.
Pour les fabricants québécois, cette transition numérique représente bien plus qu’une simple modernisation : elle ouvre la voie à une efficacité accrue, une personnalisation des produits, une réduction des coûts et une adaptation agile aux demandes du marché.
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François Blackburn – Expert dans l’Internet des objets et l’intelligence artificielle
Pour démystifier le sujet, nous faisons appel à François Blackburn, spécialiste du virage numérique et doctorant en ingénierie, avec une spécialisation en transformation numérique des entreprises manufacturières. Il se spécialise également en intégration de l’Internet des objets et de l’intelligence artificielle en entreprise.
De plus, François Blackburn est actuellement expert en virage numérique chez Digifab QG, un centre d’expertise Industrielle mis en place par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie.
Cet article vous aidera à :
- Connaître les signes à surveiller au sein de votre entreprise
- Distinguer les différents enjeux numériques de l’industrie manufacturière
- Identifier les avantages d’un virage numérique pour votre entreprise
- Évaluer les possibilités de développement que peut vous offrir le programme de Soutien à l’Innovation pour la Productivité des Entreprises Manufacturières (SIPEM)
Les signes à surveiller avant d’entamer un virage numérique
La fameuse question que tous les gestionnaires se demandent : à quel moment devons-nous amorcer un virage numérique ? Elle n’est effectivement pas facile à répondre puisque, comme en témoigne François, chaque entreprise est unique et a des besoins différents. Cependant, ce dernier a tout de même identifié certaines problématiques pouvant vous mettre la puce à l’oreille.
Gestion de projets inadéquate
Un des signes les plus critiques qu’il est temps de passer à l’action, selon le spécialiste, est la mauvaise communication au sein de l’usine. En d’autres mots, lorsque les outils et systèmes en place ne permettent pas aux employés d’être pleinement productifs, et que, par conséquent, cela engendre des ralentissements dans la chaîne de production.
« [Parmi les signes précurseurs], il y a des problèmes et des discontinuités au niveau de l’information qui font que l’entreprise n’est plus capable d’avancer.» – François Blackburn
On peut reconnaître cette problématique lorsqu’il y a :
- Des problèmes au niveau du passage de l’information entre les différents départements;
- Des problèmes de prise de données en temps réel, ce qui oblige les entreprises à adopter une posture réactive plutôt que proactive;
- Une absence de système automatisé parce que les outils ne se parlent pas.
Pénurie de main-d’œuvre
Un autre signe qui devrait lever un drapeau, selon notre expert, est la perte de rendement causée par la pénurie de main-d’œuvre. Comme nous le partage François, il existe plusieurs solutions qui permettent une économie de temps aux équipes, dont l’automatisation de processus. En instaurant ce type de solution, il est possible pour les gestionnaires de pallier au manque de ressources humaines au sein de leur usine.
Les enjeux du secteur manufacturier
Le secteur manufacturier québécois est définitivement confronté à une série d’enjeux majeurs qui sont intimement liés à la transformation numérique. Les entreprises québécoises doivent être en mesure de s’adapter rapidement à l’évolution de la demande, tout en maintenant des standards élevés en termes de qualité et d’efficacité. En nous basant sur l’expérience de François, il y a certains types d’enjeux qui sortent du lot.
La peur du changement
Un des principaux facteurs qui incite les entreprises à freiner leur transformation numérique est ce que François appelle les « enjeux humains ». C’est principalement dû à la peur qu’ont les gestionnaires de changer les processus déjà en place au sein de l’entreprise. Cela favorise souvent le statu quo et empêche l’entreprise d’optimiser ou de changer ses processus.
C’est un phénomène assez répandu, selon l’expert. Celui-ci a même utilisé le modèle de gestion du changement de Kurt Lewin afin de démontrer qu’il est possible de créer une transition douce au sein de l’entreprise. Plusieurs entreprises doivent vivre une période de « dégel » où celles-ci doivent identifier les problématiques à changer ainsi que les parties prenantes à impliquer. Cette étape mène habituellement à l’élaboration d’un plan des éléments à modifier au sein de la chaîne de production. Par la suite, il est possible de commencer une phase de « changement » où il sera nécessaire d’implanter toutes les recommandations énumérées dans la période de dégel. Finalement, le plan d’action se conclut avec une période de regel dans laquelle l’entreprise s’assure de la bonne implantation des nouvelles procédures.
Le manque de connaissances techniques
Selon François, un autre enjeu majeur auquel sont confrontées les entreprises manufacturières québécoises est le manque d’expertise technologique à l’interne. Plusieurs décideurs ont de la difficulté à comprendre l’importance d’une architecture des données bien programmée. Certaines entreprises pensent que payer pour de nouvelles technologies est une dépense plutôt qu’un investissement. Dans plusieurs cas, les gestionnaires ne savent pas que des technologies existantes peuvent venir régler leurs problématiques tout en optimisant les procédés de production.
« Il faut exposer [aux clients] leurs problématiques et leur démontrer que cela coûte cher de ne pas travailler sur l’automatisation de ses processus » – François Blackburn
Le rôle des spécialistes comme François Blackburn est donc de bien discerner les différentes problématiques et d’offrir des solutions cohérentes avec le modèle d’affaires du client. Heureusement, il existe plusieurs firmes spécialisées sur le marché, comme Digifab, pour accompagner les entreprises manufacturières et les aider à atteindre de nouveaux sommets de productivité.
Les avantages d’investir dans l’innovation technologique de son entreprise
Notre expert l’affirme sans équivoque : la transformation numérique offre un éventail d’avantages considérables pour les entreprises manufacturières au Québec. En adoptant des technologies innovantes, ces entreprises peuvent améliorer leur efficacité opérationnelle, réduire leurs coûts de production et accroître leur compétitivité.
Optimisation de la gestion de projets
De plus, la transformation numérique favorise une meilleure gestion de la chaîne d’approvisionnement, une réduction des délais de production et une optimisation des stocks, ce qui se traduit par une meilleure rentabilité globale pour les entreprises manufacturières québécoises.
« [L’avantage est] d’avoir de bonnes bases numériques pour permettre une mise à l’échelle sans enjeux [de son entreprise] . Tu peux faire une mise à l’échelle sans engager de nouvelles personnes ». – François Blackburn
François se permet de renchérir en ajoutant qu’il n’y a pas de taille minimale pour se lancer dans une transformation numérique. L’important est de bien évaluer le fonctionnement de l’entreprise afin d’apporter les ajustements nécessaires à ses processus.
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Le programme de financement à l’innovation SIPEM : de l’accompagnement pour les entreprises du Québec
François Blackburn est un des experts accrédités pour la réalisation de Cahier de Charges Technologiques dans le cadre du programme SIPEM. Les Cahiers de Charges Technologiques sont déterminants pour clarifier les attentes des parties impliquées dans un projet et garantir la qualité du travail réalisé.
Voir aussi
Soutien à l’innovation pour la productivité des entreprises manufacturières (SIPEM)
SIPEM – Cahiers de Charges Technologiques: pour quels objectifs?
[Dossier Les Affaires] SIPEM, un programme pour soutenir les innovations visant la productivité des entreprises manufacturières dans le cadre de leur transformation numérique
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