Un projet de recherche jumelant intelligence artificielle et bien-être animal
Liette Lamonde, directrice générale de PROMPT, échange avec Élise Gosselin de Novalait et Abdoulaye Diallo de l’UQAM, sur un projet de recherche qui s’intéresse au bien-être animal.
Les producteurs laitiers ont beaucoup travaillé sur leur productivité au cours des dernières années, entre autres au niveau de l’alimentation des troupeaux. Le projet de recherche que PROMPT vous présente aujourd’hui va plus loin, en intégrant l’intelligence artificielle afin d’améliorer le bien-être animal. Car bien-être animal rime aussi avec productivité.
Découvrez quelques extraits :
(Liette) L’objectif de votre projet est d’évaluer comment les modifications de l’environnement physique, la manipulation et la gestion des vaches influencent leur bien-être et leur longévité. Quel était le besoin derrière ce projet de recherche? C’était quoi la problématique qu’on cherchait à résoudre ou qu’on cherche encore à résoudre parce que le projet est en cours?
Chez Novalait, le bien-être animal est une priorité depuis plus de 25 ans. Il est crucial pour les producteurs de s’assurer qu’ils appliquent les meilleures pratiques à la ferme. Nos équipes de recherche doivent gérer une quantité massive de données, notamment des vidéos, pour étudier le comportement des vaches. Cette tâche devenait lourde et problématique. Les fermes commerciales utilisent également des caméras pour surveiller les animaux.
Abdoulaye, de votre point de vue de chercheur, c’est quoi la problématique que vous cherchez à résoudre?
Nous collectons d’énormes quantités de données en milieu de ferme pour analyser le comportement des vaches. Un enjeu majeur est d’identifier des indicateurs de bien-être à partir des vidéos et de déployer des systèmes capables de capturer ces indicateurs en temps réel. Cela nécessite l’analyse des vidéos, l’extraction des signaux, la gestion des problèmes de sécurité et de vie privée, et l’utilisation d’outils d’IA pour extraire des propriétés liées au bien-être animal. Nous utilisons donc la technologie pour améliorer le bien-être des animaux.
Avez-vous un exemple concret d’une chose qu’on veut observer et qui pourrait aider, justement, au bien-être de la vache?
Oui, notamment, on est à la recherche des signes précurseurs de, peut-être de problèmes au niveau de la mobilité des vaches ou des problèmes au niveau des pieds et membres des vaches. La vache, dans sa nature, c’est une proie, donc elle a tendance à très peu exprimer des signes d’inconfort ou de douleur, ce qui fait en sorte que, lorsqu’on voit apparaître une vache qui boite un peu, c’est déjà peut-être un peu avancé.
Qu’est-ce qui est à l’origine de cette collaboration? Parce qu’il y a plusieurs joueurs impliqués.
[…] on a des gens en sciences animales qui vont avoir une compréhension de l’intelligence artificielle, ce qui est un atout, et on a des gens en intelligence artificielle qui sont contents de mettre les deux pieds sur le plancher des vaches puis de voir que ce qu’ils peuvent faire de façon parfois un peu théorique ou, mais ça peut avoir une résonance dans le quotidien d’animaux puis de producteurs laitiers pour l’amélioration du bien-être. Donc, ça, c’est super intéressant. Et puis, effectivement, cette idée-là, on l’a trouvé très bonne.
Qu’est-ce que c’est, votre motivation à innover dans ce projet, Abdoulaye?
Nous sommes motivés par le plaisir de voir nos technologies être utiles, par exemple en réduisant le temps de travail pénible des étudiants, qui passent de 20-30 heures à 5 minutes pour mesurer un indicateur. Cela améliore la qualité de la recherche. Les producteurs voient également un avenir prometteur avec l’IA et sont de moins en moins réticents à utiliser ces technologies dans leur secteur.
Les partenaires du projet : Novalait, l’UQAM, l’Université de McGill, Les producteurs laitier du Canada, Dairy Farmers of Ontario et Lactanet.
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